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Histoires partielles et partiales
29 mai 2009

Tu ne vois pas?

Il y a de cela plusieurs années, à la suite de lectures, j’ai eu envie de réaliser un fantasme avec une jeune femme inconnue. Celui de se rencontrer les yeux bandés.

Cela n’est pas très difficile d’entrer en contact avec quelqu’un qui soit intéressé ; le sujet est suffisamment cérébral pour que l’idée en elle-même donne sujet à discussion.

Par contre, trouver quelqu’un qui veuille le vivre est plus difficile ; outre l’appréhension, il y a la peur de ne pas savoir sur qui on va tomber.

En fait, ce qui m’attirait, c’était la perception que l’on pouvait avoir d’une personne sans la voir ; être dans la peau d’un aveugle en quelque sorte. Quand on parle d’une actrice, on a tout de suite une image en tête ; lorsqu’on parle d’un écrivain, on se réfère à sa prose, à son style.

 

Je souhaitais donc que chacun ne se soit jamais vus, que la rencontre soit aussi basée sur une certaine affinité de dialogue plus que sur la curiosité exclusivement. Je n’avais pas d’a priori ; je souhaitais que l’on se retrouve un moment sans vêtement mais pas forcément et que chacun fasse selon ce qu’il avait envie au moment présent sans planifier.

J’étais autant intéressé sur ce que ma propre personne pouvait éprouver de mon propre corps que ce que je pouvais ressentir de l’autre.

 

Après moultes discussions sur internet, je parvins à trouver la première femme qui voulait réaliser ce fantasme. On était sur la même longueur d’onde : sans préjugés, curieux plus qu’obsédés et avec une certaine entente dans la discussion.

Je me rendis chez elle un après-midi ; un peu de difficulté pour trouver l’adresse et une émotion qui montait à mesure que je m’approchais de son domicile.

Je sonne chez elle. Comme convenu, elle entrouvre la porte, va dans une autre pièce. Chacun met un foulard sur les yeux. Et là, nous commençons à faire connaissance en parlant. D’entendre sa voix sans la voir était vraiment différent, sentir son odeur étaient des perceptions étranges et agréables.

Nous avons commencé à nous rapprocher l’un contre l’autre, décidant un moment de ne plus parler car cela aurait été moins naturel. Chacun laissait donc aller ses mains et son corps selon ses envies. C’est étrange de toucher un vêtement, une matière et de caresser une peau. Un moment, j’ai réalisé qu’il me manquait une vraie perception du relief mais surtout que je ne voyais pas la couleur. Nous avons joué à dire quelle couleur on pensait que le vêtement était. Bien entendu, chacun avait tout faux ; j’imaginais une robe orangée, elle était bleue etc.

La première sensation que je perçus lorsque nous nous trouvâmes nus fut d’abord celle de mon corps avant celle du sien. J’ai éprouvé un sentiment de liberté ; l’impression de pouvoir profiter pleinement de mon corps. C’était dû, je pense, au fait que l’autre ne vous voit pas et cela m’enlevait une partie de la pudeur naturelle que j’avais. J’avais plus tendance à me laisser aller, me laisser faire et caresser et réciproquement.

J’étais comme dans un rêve où je pouvais laisser libre cours à mes envies et mes délires. C’était pareil pour elle ; un sentiment de bien-être absolu. Une sorte d’abandon ; un peu comme un bateau touche enfin au port ou se trouver sur une île déserte. Je me trouvais bien et rien de plus.

Je n’avais pas envie d’aller plus loin ; c’est elle qui prit l’initiative. Elle commença à me caresser le sexe et me le suça jusqu’à la jouissance. Je fis de même avec elle. C’était bien et fort.

Nous ne voulions pas que le moment s’arrête mais nous savions qu’il fallait bien un moment se quitter. Nous avons convenu de nous séparer ainsi sans nous voir, en remettant la « découverte » visuelle à plus tard.

Il y eut une suite mais pas celle que j’avais imaginée. En discutant ultérieurement avec elle, je m’aperçus que nous étions collègues de travail. Je ne l’avais jamais encore vue auparavant mais je savais où elle travaillait. Je lui en fis part. Elle en fut un peu troublée et surtout intriguée de savoir qui je pouvais être. En effet, je ne lui ai pas dit exactement où et quoi je faisais. N’ayant pas, en outre, une voix particulière, elle ne savait pas me reconnaître. Je fis prolonger le mystère plusieurs semaines. Elle me dit qu’elle avait cru parfois me reconnaître lors de réunions (ce qui n’était pas le cas, je ne l’avais donc pas encore vue). En tout cas, à chaque fois qu’elle travaillait et croisait des gens, elle se demandait si ce n’était pas moi ; je laissais en effet planer le doute.

Ce fut donc une histoire à épisodes sans que je le veuille. La suite de l’histoire sera pour une prochaine fois

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Commentaires
I
Le fait de ne pas être reconnu suffit parfois à nous désinhiber et nous insuffler un sentiment de liberté. Je pense que c'est vrai pour tous rapports, pas uniquement ceux de la chair. N'est-il pas plus facile parfois de parler sans retenues à des inconnus qu'à ses proches ? Je suis assez "impressionnée/perplexe" (ce ne sont pas les mots les plus appropriés mais je n'ai rien d'autre qui me vienne) par vos histoires. Vous semblez réussir à vous accomplir et assumer vos fantasmes. Qu'elle chance! Votre blog aurait pu se nommer : Quand Harry rencontre ... (j'avais adoré le film).
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H
Oui , il y eut des suites pas trop avouables. Ce fantasme est à réaliser au moins une fois.
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T
La fin est stupéfiante o_O
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A
@Véro : merci. Les réaliser est bien mais on garde toujours une part de désirs cachés et c'est surtout une question d'opportunité (moment ou personne).<br /> Je raconterai bientôt la suite de cette histoire.
Répondre
A
@Véro : merci. Les réaliser est bien mais on garde toujours une part de désirs cachés et c'est surtout une question d'opportunité (moment ou personne).<br /> Je raconterai bientôt la suite de cette histoire.
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