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Histoires partielles et partiales
13 novembre 2009

Un sang d’encre.

Je suis d’un naturel assez discret et réservé. Je me souviens que, lorsque j’étais en fac, j’étais très timide et avais beaucoup de mal à aborder les filles.

Et justement, c’était en 2ème année, il y avait une fille qui se plaçait toujours non loin de moi : 2 rangées plus bas ou plus haut. Elle était belle, un visage qui ressemblait à celui d’Emmanuelle Béart ; je me souviens de son prénom, Hélène. Je revois ses longs cheveux châtain clair et son allure un peu mec ; elle portait toujours un  jean bleu et une chemise ou un pull large.

Nous nous jetions souvent des regards à la dérobée et nous, ou plutôt « je » n’osais lui adresser la parole ; Je pensais en moi-même qu’elle était trop belle pour moi et surtout qu’elle devait me trouver moche ou fade.

Je regardais en détails tout ce qu’elle faisait. Et je m’aperçus rapidement qu’elle avait toujours un stylo encre à la main. Quand elle ne prenait pas de notes, elle dessinait ; à l’encre marron clair ou violette. C’était des volutes de fleurs ou des chevaux à grande crinière.

Utilisant la seule chose que je pouvais faire à cause de ma timidité, je me mis également à dessiner, espérant qu’elle verrait que je dessine aussi et qu’elle m’aborderait.

Elle me fixait fréquemment mais je ne savais pas comment interpréter cela.

 

 

sable1

 

 

Un jour, il y eut beaucoup de monde en cours ; et ce jour-là, elle s’assit juste à côté de moi. Je ne savais plus trop quoi faire : l’occasion était trop belle et il m’était difficile de lui jeter des regards vu qu’elle était juste à mes côtés.

Ce fut elle qui fit le premier pas en me demandant si j’avais une cartouche d’encre. J’avais, par mimétisme, adopté moi aussi des couleurs d’encre chatoyantes. Je lui donnai donc 2 cartouches d’encre bleu des mers du sud (turquoise). On ne s’échangea presque aucuns mots pendant le cours. Dès que celui-ci fut fini, c’est elle qui me demanda de la suivre. Et en à peine 24 heures, ce fut l’osmose. On ne se parlait pratiquement qu’avec les yeux, on échangeait avec le regard. Ce fut fusionnel, corps et âmes.

Je repense soudainement à toutes ces occasions manquées à l’époque à cause de ma timidité.

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Commentaires
H
@goodbye c. : en se forçant, ça aide aussi !<br /> <br /> @homecats : surtout le charme d'être souvent frustré<br /> <br /> @prune : c'est mon cas, je ne suis plus timide. Par contre, je suis toujours réservé et discret.<br /> <br /> @an' : avec des si ... j'ai bien sûr des regrets mais je ne me lamente pas
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A
Des occasions, on en rate plein pour des tas de raisons. Timidité, éducation, "morale". Si j'avais fait vraiment ce que j'avais voulu, sans tous ces blocages, ma vie serait tellement différente... Je crois.
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P
Il y a des gens qui furent hyper timide et qui, en travaillant un peu sur eux, le sont un peu moins aujourd'hui, voir plus du tout :) C'est donc possible de s'en débarrasser :) Prendre confiance en soi
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H
Elle est belle ton histoire ! C'est vrai que c'est frustrant souvent cette timidité. Mais ça peut avoir son charme...
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G
On joue tous les rôles quelque part mais... ça me dérangerait de trop me forcer...
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