Délit d’initiée.
A force de passer me lire sans rien me dire, cela commençait par m’intriguer. J’écris pour moi-même mais c’est également la motivation de toute personne qui écrit que d’être lue.
Je ne qualifierais pas cela d’exhibitionnisme ; cela serait plutôt pour ma part une sorte de catharsis et d’expression du plaisir de jouer avec les mots.
Le dialogue avec mes lecteurs est essentiel et me conforte ; quelles que soient les remarques. Le confort de l’anonymat du blog m'assure malgré tout une protection qui permet de davantage s’épancher.
Un jour pourtant, j’ai sauté le pas. Je ne peux pas dire que je me suis laissé prendre à sa proposition, j’étais en effet libre de la refuser.
Nous nous retrouvâmes à Paris près du jardin des Plantes. Elle est assise contre la grille, un casque sur les oreilles. Elle sait tout de suite que c’est moi puisqu’elle se lève pour venir à ma rencontre.
Elle possède au départ plus d’atout que moi dans son jeu, puisqu’elle a tout lu mon blog et je ne sais seulement que quelques bribes sur elle.
Elle a cette qualité d’être claire, calme et de savoir exactement ce qu’elle veut. Je ne suis pas déçu par rapport à l’idée que je m’en étais faite ; c’est exactement ça.
Elle est grande, a de jolis cheveux bruns ondulés, un décolleté attirant sortant de son tee-shirt à col droit. Elle affiche un visage doux et gai.
La conversation a un tour très littéraire. Forcément, nous baignons dans ce même atmosphère et en plus c’est son activité principale.
J’écris dans les moments heureux, elle écrirait davantage ses rancœurs.
Les deux heures passeront très très vite ; seule la fatigue mettra fin à notre conversation.
Devant la vitrine du restaurant, le camion qui part et qui nous faisait de l’ombre amènera le soleil sur son profil droit ; cela donnera le signal du départ.
Parfois, lorsque tout se passe facilement, lorsque les choses coulent de source, lorsque la vie est comme une histoire qui se raconte, je me dis que, avant de se pencher sur son malheur, il faut déjà balayer devant sa porte.
Les bons sont ceux qui simplifient et les méchants sont ceux qui compliquent.
Nous avions accepté de nous rencontrer dans le but initial qu’elle sache. Maintenant, elle était au courant, ; un début d’initiation
Elle reprend son métro, je continue à pied. Le soleil chauffe mon visage ; je suis content.