Hep taxi !
C’était hier matin. J’arrivais à Bruxelles et je me dépêchais de m’engouffrer dans un taxi pour rejoindre mon travail.
Je me suis assis dans une grosse Mercedes noire, comme on n’en voit plus à Paris. Le chauffeur était jeune. Il portait un costume noir rayé. Sur son front était accrochée une paire de lunettes de soleil à écaille marron clair.
J'étais fatigué pour avoir peu dormi et ne cherchais pas franchement la discussion. En bruit de fond, résonne l’autoradio qui est branché sur une radio culturelle. Quelqu’un est en train de disserter sur Darwin et l’évolution de l’homme par rapport aux poissons etc.
Cela ne colle franchement pas avec le look du chauffeur de taxi. Il est brun, raffiné, avec, sur son annulaire droit, une bague en or sertie d’une petite pierre ronde noire.
Soudain, il éteint la radio puis pour entamer la discussion, il commence à parler du sujet du jour « le port de la burqua » qui va être voté en Belgique. Je ne réponds pas vraiment vu (cf. plus haut pour ceux qui auraient oublié) que je suis naze et que ce genre de discussion me demanderait un effort surhumain d’attention et de réflexion.
Il me dit à brûle-pourpoint qu’il semble me connaître. Etant donné le nombre de fois où je viens, cela m’étonnerait. Je dois avoir un sosie hors des frontières ; mais j’ai un peu vu son jeu. Je m’en amuse en lui disant que c’est bien possible car je viens souvent à Bruxelles.
Il ré embraye sur son sujet de burqua pour parle des mœurs en France. Il parle du maire de Paris etc. Il me demande si je connais le quartier du Marais. Il me dit tout de go qu’il est homosexuel. « Tiens, je ne m’en étais pas aperçu ». Je lui dis « Très bien ! ».
« Vous n’avez rien contre les homosexuels » me demande-t-il ?
Je lui dis que non. Il poursuit en me demandant si ça me gênerait de dire à des amis que je connais un homosexuel. Toujours pareil, « Non. Cela ne me gênerait pas ».
Il poursuit en me demandant si sa conversation me perturbe.
Là, je suis fatigué et lui dis tout de go ; « Non. Chacun est libre de vivre comme il veut. Mais je ne suis pas homo ».
Nous sommes presque arrivés à ma destination.
Ce n’est pas la première fois que je me fais draguer par un mec ; cela arrive de temps en temps, même. Mais dans un taxi, jamais ? Il faut dire que la promiscuité facilite la conversation et le rapprochement.
Voilà mon seul souvenir de ma journée belge d’hier. 100% mec !