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Histoires partielles et partiales
11 septembre 2010

La vie est un roman.

Elle s’était donc reconnue en lisant mon blog ; elle m’avait écrit en juillet dernier, m’avait dit qu’elle aimerait continuer cette histoire ancienne après son retour de vacances, fin août.

J’ai accepté son invitation sans même l’appeler, avec simplement 3 mails échangés.

Elle habitait Paris à l’époque. Entre temps, elle avait déménagé. A présent, elle vit en province. Coïncidence, elle habite dans la ville où je suis né.

De passage dans cette ville, je suis d’accord pour la rencontrer à nouveau.

Cela me fera drôle de retrouver quelqu’un des années après, alors que nous avons dû passer au grand maximum 4 heures ensemble. Mais cela a dû suffisamment la marquer, elle aussi, pour qu’elle veuille me revoir.

J’arrive par le train en fin de matinée. Le rendez-vous est à 10 minutes à pied de la gare. Je dois la retrouver à 12h30.

Soudain, j’ai comme une intuition. Elle m’a donné rendez-vous dans une petite rue qui se trouve précisément être la rue où je suis né. Cela fait décidément beaucoup de hasard : se reconnaître sur un blog, proposer de me revoir, habiter cette ville et puis le rendez-vous dans cette rue.

Je m’approche à pied du lieu du rendez-vous et j’ai comme une intuition. «Mais c’est bien sûr ». Ce n’est pas elle qui m’a reconnu ; c’est certainement une autre personne qui me connait très bien pour savoir la rue de ma naissance. Il me reste quelques minutes avant d’arriver à mon rendez-vous ; je jette des coups d’œil à la dérobée pour voir si je ne reconnaitrais pas quelqu’un.

Je ne sais plus trop quoi faire. Moi qui suis impulsif, je n’ai même pas son téléphone. Je marche vers l’inconnu.

Et si je me défilais, et si je prenais un prétexte quelconque pour dire que j’ai été retardé etc. Je m’arrangerais toujours pour expliquer que je n’avais pas son téléphone pour la prévenir.

Et puis après tout, si la personne m’a reconnu, autant aller jusqu’au bout et voir de qui il s’agit.

Les minutes s’égrènent et je suis à deux pas d’entrer dans cette rue.

J’y vais, je marche doucement en m'approchant du café du lieu de rendez-vous ; je passe devant la vitrine. Je ne reconnais personne.

Je décide de rester devant le café.

J’attends 5 minutes quand une jeune femme brune aux cheveux mi-longs m’aborde. C’est elle. Je ne la reconnais pas. Mais ca y est, les souvenirs reviennent peu à peu. Elle a minci (elle me le confirmera par la suite). Elle ressemble encore davantage à l’actrice Marie Trintignant.

mt2

La situation est étrange. Nous nous connaissons sans nous reconnaitre réellement mais la seule certitude que j’ai de mon côté c’est que, si le charme avait agi il y a longtemps, il agira encore. On reste toujours attiré par les mêmes caractères.

En effet, nous sommes bavards et nous faisons un peu de flash-back. Nous essayons de recomposer les faits de cette époque : çà devait être en début d’année, ou non plutôt en juillet.

«Je venais de rompre» me dit-elle, « et j’avais envie de tout quitter; c’est çà».

De multiples détails que chacun apporte, permettent de mieux re-situer notre première rencontre. Nous quittons ce café pour aller déjeuner en terrasse dans le centre de la ville que je connais très très bien (les lieux de ma petite enfance). C’est également son cas puisqu’elle a rejoint ma ville à peine un an après notre rencontre.

Elle est à présent exactement comme je me souviens : impulsive, spontanée, fantasque, généreuse, artiste.

Et cette prise de contact, qui devait durer peu de temps, se prolonge sous un ciel bleu sans nuages, avec un doux soleil.

Je dois prendre un train pour retourner à Paris mais elle n’a pas envie que je reparte tout de suite. Nous flânons ainsi au bord du fleuve sans qu’un seul silence s’installe. Nous sommes bavards tous les deux et devons attendre que l’autre ait fini pour parler à notre tour.

Nous passons devant un petit endroit arboré avec un banc au bord de l’eau ; je lui propose de nous y asseoir. Nous y resterons à bavarder jusqu’à la toute fin de journée, à être très proches et, pour ma part, à regretter de ne pas avoir essayé de garder le lien à l’époque. Nous sommes sur la même longueur d’onde.

Je sens des appels de sa part ; c’est quelqu’un de vraiment bien. Spontanée et saine, chaleureuse et ouverte.

Il faut bien que je reprenne mon train ; elle ne se résout pas à me laisser. Elle m’accompagne jusqu’au quai.

Je reviens fréquemment dans cette ville et elle passe de temps en temps à Paris. Jolie suite, des années après !

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Commentaires
H
thé citron : et en plus, avec des suites probables<br /> océane : c'est un peu un rêve secret en écrivant<br /> may : je ne sais pas<br /> flo : oui, je cueille l'instant présent<br /> anouchka : vis-le si l'occasion se présente<br /> l'inconnu : je ne me languis pas du passé mais j'aime en parler et l'écrire surtout. Ici, j'ai effectivement la sensation de remonter le temps.<br /> marine : oui et en plus je n'ai rien fait pour qu'il y ait une suite<br /> anne k : à voir<br /> misscuicui : un peu, elles révèlent beaucoup de choses. J'aimerais connaître certaines de celles qui écrivent ici
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M
Tu as une passion pour les bouches?
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A
On voudrait bien connaitre la suite! sms enflamés? une nouvelle rencontre de prévue?
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M
Tu as cette chance de pouvoir toucher du doigt la réponse d'un "et si ...?"... Belle histoire
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L
Quelle volupté meilleure que mijoter dans le bouillon de notre passé ! Un cœur qui bat pour un autre sans les rides et creux de la course du siècle. <br /> Très bon récit de par sa simplicité blanche, si pur, si profonde.
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