Je donne mon corps à la science
C’était il y a quelques années. Elle habitait Sarajevo, elle était étudiante. La guerre sévissait. C’était l’hiver.
Elle était en 2ème année de lettres classiques. Il faisait très froid et l’électricité était ouverte quelques heures par jour. Les réserves de fuel avaient depuis longtemps été épuisées.
Comme ses copines, elle avait trouvé refuge dans les locaux de la fac de lettres.
Depuis quelques jours, le froid était si intense que, même avec de lourds et chauds habits, il lui était quasiment impossible de trouver le sommeil.
Son professeur, qu’elle estimait infiniment, lui proposa de venir dormir dans son grand bureau attenant à la bibliothèque.
Malgré les épais volets de la pièce, la température restait désespérément basse.
Il lui fit alors une étrange proposition : "Il n'y a rien de mieux que le contact du corps humain pour se réchauffer". En clair, dormons côte à côte, corps à corps; nous aurons ainsi un peu chaud et nous pourrons trouver un peu de sommeil. Elle repoussa aussitôt cette solution, s’étonnant que celui-ci puisse lui faire une telle demande.
Qu’à cela ne tienne, lui dit-il. « Puisqu'il nous faut dormir, je vais brûler les livres de la bibliothèque. Ce sont des livres très anciens et rares pour la plupart, mais cela vaut mieux que de risquer la mort ».
Que faire ? Que choisir ? Il s’ensuivit un dialogue avec son professeur qui dura toute la nuit.
Personnellement, je sais ce que lui aurais conseillé.
Pour savoir ce qu’elle a finalement choisi, et de quels « combustibles » elle s’est chauffée, voici une piste …