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Si je vous dis Auvers sur Oise, vous pensez à Van Gogh (pour les ignares, c’est le lieu où le peintre a vécu ses derniers mois, peint ses plus belles toiles et accessoirement, c’est là qu’il repose).
Pas pour moi ! Auvers sur Oise me rappelle cette jeune femme à la robe légère comme son caractère, aux couleurs éclatantes comme son sourire. Et à ses yeux qui en disaient assez pour avoir très peu besoin d’en rajouter par des paroles.
Je suis passé, il y a quelques semaines, près d’Auvers sur Oise et, invariablement, ma pensée a été vers elle.
Elle était infirmière dans cette ville ; je l’avais rencontrée à Paris. Elle était venue chez moi un après-midi ensoleillé de printemps. De ces époques où le soleil commence à poindre et où la chaleur nous nous donne envie d’oublier l’hiver.
- Oui, tu as raison, lui dis-je. C’est plus pratique que de se retrouver dans un endroit extérieur. Et comme çà, tu arriveras quand tu pourras, sans avoir à regarder ta montre et devoir te presser.
Et elle est arrivée au beau milieu de l’après-midi.
Tout se passait très bien. Je me souviens de tout, des jus de fruit que nous avons bus, des mains que nous avons touchées, des baisers échangés.
Et ce temps qui est passé si vite. Parce qu’elle avait un cours de danse à la fin de la journée, et parce que ça tombe toujours mal d’avoir autre chose à faire au moment où on ne le voudrait pas.
Je me souviens du moment où elle m’a quittée. Un pas en avant, deux pas en arrière. L’hésitation ne se traduit pas que dans les mots.
Et son appel téléphonique, cinq minutes après qu’elle eut fermé la porte.
- Je voulais te dire que j’avais passé un bon moment, trop court.
Et moi qui n’a rien fait, qui n’a pas saisi la balle au bond. Moi qui ne lui ait pas dit : « Reste où tu es, je viens te chercher tout de suite ».
J’étais en pleine rupture et je n’ai pas su saisir ma chance.
Après, il n’y eut plus rien. Elle pensa que je ne l’aimais pas plus que çà.
Comme quoi (et j’en suis persuadé), en matière d’amour, il n’y a jamais de deuxième chance.